Better Call Saul, ou quand un spin-off peut être réussi. (Saison 2)

Cette critique se concentre surtout sur la saison 2 de la série, et elle SPOIL un max. Si tu n’as toujours pas regardé la série, tu peux directement partir la regarder… Je suis sérieux, t’es encore là ?

Je me souviens du jour ou l’internet annonçait un spin-off centré autour du personnage de Saul Goodman, l’avocat véreux de Breaking Bad, je me suis dis qu’il ne fallait peut être pas trop tirer sur la corde. Breaking Bad est une série exceptionnelle et parfaitement maîtrisée, alors pourquoi profiter de ce succès et étendre cet univers ? C’est vraiment nécessaire ?

Et maintenant, après avoir terminé la saison 2, j’ai ma réponse :

Qu’est-ce que je suis con de ne pas avoir fait confiance tout de suite au talent de Vince Gilligan.

La saison 1 était déjà assez cool. J’avais entièrement confiance en ce projet, le personnage de Jimmy Mcgill, porté par le grand Bob Odenkirk, est tout a fait passionnant, mais on ne comprenait pas encore ou la série voulait en venir, comment expliquer de manière concrète et passionnante l’histoire de ce personnage qui va devenir l’avocat de Walter White ?

En voyant la Saison 2, j’ai tout de suite compris : Better Call Saul n’a rien du tout à envier à son aînée, elle pourrait même rapidement la surpasser.

Dans cette saison 2, Jimmy va devoir gérer beaucoup de choses, il va devoir dealer avec le métier d’avocat traditionnel (qui ne correspond pas du tout à ses méthodes) sa relation avec Kim Wexler et ses conflits avec son frère Chuck. Mais c’est toujours par la magouille, ses mensonges et ses manipulations que Jimmy va se sortir de toutes les mauvaises situations. Mais au fond, on le sait depuis Breaking Bad, Jimmy, futur Saul Goodman, n’est pas quelqu’un de mauvais, et cette saison 2 se focalise beaucoup sur son passé et sa relation fraternel pour nous le prouver.

Notez bien le numéro, ça pourra servir, par exemple pour prouver qu'un enfant n'est pas le votre.
Notez bien le numéro, ça pourra servir, par exemple pour prouver qu’un enfant n’est pas le votre.

D’ailleurs, c’est dans cette saison 2 que le charisme et les méthodes verbales de Jmmy se dévoilent, tout au long de la saison 2, on verra ce dernier se retrouver dans des propriétés privées pour tourner la publicité de son cabinet d’avocat, utilisant des personnes âgés comme acteurs, le tout en économisant le moindre dollar de budget pour un rendu que l’on ne connaîtra qu’à l’épisode final. Il va utiliser des méthodes dignes des plus grands avocats pour ne pas se faire virer par les propriétaires de ces lieux. Ces scènes ne se retrouvent pas là uniquement pour l’aspect humoristiques, mais sont très utiles pour présenter le personnage. Il est irresponsable et égoïste mais extrêmement doué en improvisation. Il va faire beaucoup de mal autour de lui, mais toujours dans un but compréhensible et louable.

C’est ça, la méthode Ghiligan, présenter un personnage dans une situation totalement loufoque en plein milieu d’un drama: nous montrer les meilleurs côtés de ses personnages pour presque en oublier les mauvais.

Car là où Jimmy représente souvent les scènes drôles et touchantes de la série, c’est le personnage de Mike qui renforce le côté dramatique. Mike Ehrmantraut, le criminel et homme de main froid et violent de Breaking Bad est en fait un ancien flic et grand-père ruiné qui tente de trouver des petits boulots malhonnêtes pour survivre et prendre soin de sa famille, en refusant toutefois de devoir tuer. Mais quand sa petite fille est menacée après une affaire qui a mal tournée, il va être prêt à tout pour se débarrasser du cartel de Salamanca, (le papi « dring dring » de Breaking Bad.) Un tour de génie qui permet de développer toute l’histoire de ce cartel avant que Walter White vienne y mettre son grain de sel…

Jonathan Banks interpère Mike. Le personnage le plus puissant de cette série.
Jonathan Banks interpère Mike. Le personnage le plus puissant de cette série.

Vince Gilligan gère toutes ses péripéties avec brio, entre une réalisation digne des derniers épisodes de Breaking Bad (plan d’ensembles époustouflants, lumière impéccable) et cette manière de rendre des endroits par très cool en destination de vacance). Il est accompagné d’une équipe d’acteurs tout simplement exceptionnels. Et comme pour Breaking Bad, il arrive à mélanger humour, drame et tension comme personne.

Better Call Saul est une très grande série, qui nous montre avec cette saison 2 qu’elle ne fait que commencer et que la suite s’annonce froide, violente et mouvementée. Elle nous prouve aussi qu’un spin-off peut être beaucoup plus que série dérivée permettant d’étendre une licence lucrative et que ce format permet de continuer le développement d’un univers tout en restant neuf et passionnant. 

La saison 3 sera sûrement la saison ou Jimmy deviendra Saul Goodman. 

 

Better Call Saul est une série télévisée américaine, créée par Vince Gilligan et Peter Gould, diffusée simultanément depuis le 8 février 2015 sur AMC aux États-Unis et au Canada
Disponible sur Netflix (Saison 1 et 2)

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