Incendies de plaisir dans mon crâne

J’ai eu mal dans mon cerveau tellement que ça s’est retourné… Oui ! J’aime ce type de sensations puissantes qui nous prennent aux tripes après avoir vécu une histoire indescriptible. Âmes sensibles s’abstenir, Incendies peut choquer et ce n’est pas peu dire.

J’admire la mise en relation de plusieurs langues dans un film puisque c’est un pari risqué entre la confusion du spectateur et la difficulté d’écriture supplémentaire que cela implique. C’est pourquoi on ne retrouve pas souvent des procédés similaires et bien sûr ça paye, car cela apporte une expérience agréable et atypique.

Tiré d’une pièce de théâtre de Wajdi Mouawad, le scénario mettant en scène du français (Canada) et de l’arabe (Liban/Palestine) reprit par Denis Villeneuve est très prenant et est la première chose qui m’a emporté tout au long du récit, sans tout le reste c’est une oeuvre qui se suffit à elle-même.

Qu’est-ce que j’ai aimé ?

Mais tout, vraiment tout. Réellement, je trouve souvent un défaut majeur à n’importe quel film et c’est le principe de la critique. Mais là vraiment, je me suis tellement pris au jeu des acteurs, au déroulé du scénario captivant et à la réalisation chiadée de Villeneuve que je ne trouve pas de point noir réellement important. J’ai été collé à ma chaise et ai mis plusieurs minutes avant de faire rentrer mes yeux dans leur orbite.

Tout d’abord, l’actrice interprétant la mère nous fait vivre une descente aux enfers progressive, où l’on remarque une décrépitude et un resserrement des traits du visage de l’actrice. En contraste les prises de vues fixes de plusieurs secondes sont prenantes et permettent de marquer les émotions des personnages. Le tout englobé dans une dualité du présent en bonne partie canadienne et froide, au même titre que le caractère du jumeau, contre l’univers chaud et étouffant du Moyen-orient (Palestine fictive selon moi) dans l’histoire passée de la mère.

Le réalisateur : Denis Villeneuve

Il est canadien et c’est d’ailleurs une raison de plus de regarder sa filmographie et de se pencher sur certaines de ses œuvres aujourd’hui.

Je n’en suis pas à mon premier et vu la suite, je pense devenir accro et suivre de près son évolution. Je vous suggère de faire pareil, car si des réalisations telles que Prisoners, Sicario, ou Incendies n’ont pas su vous émouvoir un tant soit peu, vous êtes soit un tueur en série glacial et sans remords, soit vous n’avez pas beaucoup d’appréciation pour l’univers du thriller.

Peut-être ferons-nous un dossier sur ce dernier, mais avant je tiens à souligner son savoir-faire et son cachet artistique dans sa démarche de prises de vues. Ici, on évite les plans de souks, médinas, ou encore des bâtiments avec des alcôves, mais on représente le Moyen-orient dans son caractère campagnard désertique d’un côté et urbain étouffant de l’autre.

Enfin vous l’aurez compris, c’est pour moi la réalisation la plus aboutie (jusqu’à aujourd’hui) de Villeneuve et c’est pour cela qu’il est évidemment recommandé de la consommer si vous vous intéressez à ce gentil canadien !

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